Gouverneurs de la rosée de Jacques Roumain

3 février 2024 § 2 Commentaires

Vue du Platon Citron depuis le Morne Campan (©wikimédia)

Écrit en 1944, Gouverneurs de la rosée est considéré comme le chef-d’œuvre de Jacques Roumain. Membre de la haute société haïtienne, son grand père, Tancrède Auguste, a même occupé la Présidence de la République en Haïti de 1912 à 1913.

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Facile est bien de Paul Eluard

8 octobre 2023 § 1 commentaire

Facile est beau sous tes paupières
Comme l’assemblée du plaisir
Danse et la suite

J’ai dit la fièvre

Le meilleur argument du feu
Que tu sois pâle et lumineuse

Mille attitudes profitables
Mille étreintes défaites
Répétées vont s’effaçant
Tu t’obscurcis tu te dévoiles
Un masque tu l’apprivoises
Il te ressemble vivement
Et tu n’en parais que mieux nue

Nue dans l’ombre et nue éblouie
Comme un ciel frissonnant d’éclairs
Tu te livres à toi-même
Pour te livrer aux autres.

Paul Eluard, Facile, 1935

La coupe de bois de Carlo Cassola

10 septembre 2023 § Poster un commentaire

Dans les Bois – La Coupe de la Calotte (Hauts-de-Seine), carte postale, circa 1900 (© wikimédia)

Rien n’est plus rare et partant plus magique que ces petits livres qui arrivent à nous déposséder de nous-mêmes. Notre âme transmigre mais nous gardons une intime conviction de l’étrangeté de notre nouvel hôte et de sa radicale différence. Et lorsque l’auteur arrive à ce petit miracle avec une économie de moyens et de formes, nous ne pouvons qu’applaudir. En effet, Carlo Cassoda capture l’essence du quotidien avec une rare économie de moyen et un sens absolu du détail.

La Coupe de bois raconte un épisode de la vie de Guglielmo, un pauvre bûcheron. Il vient d’acheter une coupe dans les Abbruzes et il est certain d’avoir fait une bonne affaire. Il embauche une équipe qu’il connaît de quatre hommes, plus ou moins ses amis, choisis pour leur force, leurs qualités de bucherons ou un trait de caractère qui permettra de souder le groupe. Pendant six mois, jusqu’au cœur de l’hiver et dans l’attente du printemps, ils vont vivre dans une cabane et exploiter le bois qui sera plus tard charbonné.
Les hommes sont aussi rudes que la nature. Et bien plus frustes encore. Pourtant, Carlo Cassola, avec une grande délicatesse, fait émerger des émotions, de ces petits riens qui sont le sel de la vie. Parce que Guglielmo n’est pas qu’un bûcheron. La vie lui a offert son lot de joie et de malheur. Il faut les découvrir avec la grande pudeur du récit de Cassola.

La Coupe de bois fait partie de ces récits, comme La maison des autres de Silvio d’Arzo, qui sont impossibles à raconter, à chroniquer, car leurs atouts résident dans de minuscules notations dont seule la lecture peut rendre l’impérieuse beauté et l’absolu nécessité. Il faut donc lire La Coupe de bois.

Carlo Cassola (1917-1987) est un écrivain et journaliste italien. Dans la tradition néoréaliste, il dépeint souvent les luttes et aspirations des gens ordinaires dans l’Italie de l’après-guerre. La Coupe de bois (l taglio del bosco) est publié en 1953.

Un de ses romans les plus acclamés est La ragazza di Bube (La Fille de Bube), publié en 1960. Ce roman raconte l’histoire d’une jeune femme nommée Mara, qui tombe amoureuse de Bube, un membre du Parti communiste. Le roman, qui obtient le prix Strega en 1960, explore les thèmes de l’amour, de l’idéologie politique et du sacrifice personnel. Il est adapté au cinéma par Luigi Comencini sous le titre de La Ragazza.

Âme brisée de Akira Mizubayashi

1 juillet 2023 § Poster un commentaire

L’atelier du luthier (©wikipédia)

J’ai toujours voulu que le hasard guide mes lectures, que le vent me ramène quelques feuilles étonnantes. C’est ainsi que, par un après-midi de printemps, à l’invitation de Jean, j’ai pris place dans l’arrière salle de la Machine à Lire Musique pour écouter la rencontre entre le Quatuor Modigliani et Akira Mizubayashi autour du quatuor « Rosamunde» de Schubert et du roman Âme brisée.

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Tempus fugit, un extrait de François Villon

22 Mai 2023 § Poster un commentaire

Et même, à Constantinople
L’empereur au poing doré,
Ou le très noble roi de France,
Plus glorieux que tous les autres rois,
Qui, pour honorer la grandeur divine,
A fait bâtir églises et couvents,
S’il fut honoré à son époque,
Autant en emporte le vent !

Extrait de la Ballade en ancien français de François Villon

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